L'ombre est nue ce matin, sans hâtej'avance vers les mots qui viennentà ma rencontre : mes mains butentsur leur peau, cherchant le sillon oùdevenir une voix meileure, plus limpide,semblable au chant du verre, caressé.Une bouche à qui confirer l'écumebouillonnante de vivreau coeur des chardons?là où l'immensité pique.Viens, il nous reste des secretsà se dire dans l'obscurité parfaiteet le feu des épices.La mer est derrière la fenêtre, pleinede voyages indécis.Larmes intimes offertesau sable. Mes mains se perdentdans la brûlure ouverteoù trébuchent et sombrentles oiseaux blessés.les paroles décousues,fil à fil.[...]Bientôt les courants vont changercomme le rire des enfants; des cendrescachées dans la lumière dévalentles sentiers du jour :que dire de nos yeux nonchalants ?Où vont les images qui fondentdans nos mains ?Hier n'en finit pas de jeter ses ancresdans l'eai glacée de l'absence.nos mots contre la falaise du doute.Je regarde les ombres qui dansentsur ton corps, sur le sable brûlantde ta peau : tu n'es pas là.Non, tu respires loin d'ci,près d'un autre fleuve, au bordd'autres feux. Tu tiens compagnieà ma solitude : je vis dans la cécitédes jours sans toi.les mains dans l'embouchureerrantes et prisonnièresmais vivantes***Martin LAQUET Peintre et Poète, Jour après nuit, La Passe du Vent, p.61-62, 2017
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